Stéphane

De l'accompagnement d'un free-lance à temps partiel

De l'accompagnement d'un free-lance à temps partiel

Comment et pourquoi sortir du modèle couteux et parfois inapproprié du full time ?

Comment et pourquoi sortir du modèle couteux et parfois inapproprié du full time ?

24 mai 2024

D'un côté un monde du travail en pleine révolution, de l'autre d’anciens réflexes appliqués par conformisme ou par peur. Avec souvent pour résultat un mode de locomotion inapproprié au chemin.

Et les shadocks pompaient…

Aujourd'hui les propositions faites aux indépendants sont très majoritairement des engagements à temps plein ; on comprend aisément que ce modèle offre des facilités aux diverses parties: le consultant se voit un revenu assuré, le client a la certitude d'avoir sous la main sa ressource n'importe quand et dans ce marché les intermédiaires - société de placement ou ESN - optimisent financièrement leur investissement en temps.

Néanmoins si sur certains postes et dans certains contextes un besoin full time est nécessaire, les cas sont aussi nombreux où la ressource sera soit sous-utilisée pour ses compétences principales, soit embarquée dans une logique couteuse de sur-qualité.

Citons dans le premier cas la chefferie de projet; il est admis que le ratio de temps dédié au pilotage dans un projet se situe entre 20 et 23%: soit un besoin d’un pilote à temps plein pour un projet avec une maitrise d'œuvre de 5 etp.

Que fera le Chef de projet des 80% de temps pour lequel sa compétence n'est pas requise. Peut-être de l'architecture, de l'analyse fonctionnelle, du développement ou même du simple paramétrage. Quoiqu'il en soit des tâches pour lesquelles il n'a pas de valeur spécifique, et à la condition même qu'il en ait les compétences et la motivation.

La même logique peut aussi s’appliquer à un architecte ou dans certaines assistances à maitrise d'ouvrage.

Le sur-emploi, au-delà du gâchis financier, peut aussi impacter l'ensemble de la structure : si vous engagez un administrateur applicatif sur un temps trop important vs les réels besoins, celui-ci va naturellement, par professionnalisme et acquis de conscience, chercher à améliorer votre outil au-delà de vos besoins et budget. Et en conséquence provoquer ateliers et réunions, produire consignes et procédures au détriment du réel.

Oui le mieux est parfois l'ennemi du bien, ‘less is better than more' comme dirait les anglo-saxons. Du moins parfois, tout est question de contexte…et de capacité d'adaptation, ce que ne permet donc pas le modèle d'engagement à temps plein peinant par essence à trouver son équilibre entre le burn-out et le bore-out.

Ce modèle est une transposition du modèle salarial - là justifié puisque le travailleur a besoin d'un revenu stable - mais est une hérésie s'il est dogme dans le domaine de l'appel à free-lance.

Les fondations d’une relation

Cela étant, faire appel à un free-lance à temps partiel dans une équipe implique quelques éléments à bien prendre en compte.

Tout d'abord la confiance : mon free-lance va-t-il me facturer le temps passé réel et comment le savoir ? Sera-t-il là quand j'aurais besoin de lui ? A l'expérience - pour avoir été coté client et côté -, la problématique en fait ne diffère pas vraiment du cas d'un salarié ou d'un free-lance plein temps : le challenge de la mission, la qualité de la relation et sa clarté – il est possible de déterminer un cadre entre les deux parties : demi-journées réservées, niveaux de prestations plancher et plafond, communication autour du taux d’activité et de la roadmap… - seront toujours les clés. Par ailleurs, plus formellement dans le cadre d'un part-time, il est légitime et essentiel que le client requière un reporting hebdomadaire du temps passé avec détail des tâches. Même sans expertise sur le domaine du consultant il n'est pas possible pour celui-ci d'arranger la réalité en sa faveur sur le long terme. Le biais est même non intuitivement au bénéfice du client : plus l'engagement est faible, moins les inévitables 'temps morts' entre deux tâches ne se retrouvent imputés.

Autre point, le free-lance doit apprécier ce modèle, s'y sentir et à l'aise et en avoir la capacité d'organisation. Certains consultants détestent passer sauter du coq à l’âne ; d'autres au contraire aiment cela car si l'effort existe bien il est compensé par le plaisir de la diversité.

De même le consultant doit être sensible au service client. Ne facturer que deux jours par semaine ne signifie pas n’ouvrir son poste de travail que deux jours ! Dans le cadre d'un pilotage par exemple, le chef de projet doit répartir son activité sur l'ensemble de la semaine car le projet lui ne connait pas de pauses : il faut être capable de décider et d'agir avec une réactivité adaptée.

Enfin - et assez évidemment - il faut veiller à ce que le dimensionnement soit juste : l’idée n’est pas se dire qu’un travail nécessitant 5 jours ne soit facturé que sur 3 ; la bonne définition au départ du cadre est essentiel tout comme se donner la possibilité de sa réévaluation régulière.

Cela étant, faire appel à un free-lance à temps partiel dans une équipe implique quelques éléments à bien prendre en compte.

Tout d'abord la confiance : mon free-lance va-t-il me facturer le temps passé réel et comment le savoir ? Sera-t-il là quand j'aurais besoin de lui ? A l'expérience - pour avoir été coté client et côté -, la problématique en fait ne diffère pas vraiment du cas d'un salarié ou d'un free-lance plein temps : le challenge de la mission, la qualité de la relation et sa clarté – il est possible de déterminer un cadre entre les deux parties : demi-journées réservées, niveaux de prestations plancher et plafond, communication autour du taux d’activité et de la roadmap… - seront toujours les clés. Par ailleurs, plus formellement dans le cadre d'un part-time, il est légitime et essentiel que le client requière un reporting hebdomadaire du temps passé avec détail des tâches. Même sans expertise sur le domaine du consultant il n'est pas possible pour celui-ci d'arranger la réalité en sa faveur sur le long terme. Le biais est même non intuitivement au bénéfice du client : plus l'engagement est faible, moins les inévitables 'temps morts' entre deux tâches ne se retrouvent imputés.

 Un champ des possibles sans limites

Autre point, le free-lance doit apprécier ce modèle, s'y sentir et à l'aise et en avoir la capacité d'organisation. Certains consultants détestent passer sauter du coq à l’âne ; d'autres au contraire aiment cela car si l'effort existe bien il est compensé par le plaisir de la diversité.

De même le consultant doit être sensible au service client. Ne facturer que deux jours par semaine ne signifie pas n’ouvrir son poste de travail que deux jours ! Dans le cadre d'un pilotage par exemple, le chef de projet doit répartir son activité sur l'ensemble de la semaine car le projet lui ne connait pas de pauses : il faut être capable de décider et d'agir avec une réactivité adaptée.

Enfin - et assez évidemment - il faut veiller à ce que le dimensionnement soit juste : l’idée n’est pas se dire qu’un travail nécessitant 5 jours ne soit facturé que sur 3 ; la bonne définition au départ du cadre est essentiel tout comme se donner la possibilité de sa réévaluation régulière.